OBSERVER LES SIGNES – APPRÉCIER LES EFFETS DU REMÈDE – GARDER LA DYNAMIQUE DE RECHERCHE
1. PRENDRE LE REMEDE
Prendre le remède de terrain s’inscrit dans la continuité de la consultation
Le remède homéopathique synthétise ce qui s’est passé durant la consultation.
Il fait le lien entre la consultation et votre état futur.
Prendre le remède homéopathique est un moment privilégié qu’il est profitable d’aménager comme tel.
Il serait dommage de la bâcler.
Le remède se place sous la langue pour une absorption perlinguale.
Ne mangez pas, ne buvez pas 15 mn. avant et 15 mn. après la prise du remède.
Certaines substances et certaines ondes interfèrent avec le remède et antidotent son action.
C’est pourquoi il faut éviter de :
— placer le remède à proximité de votre téléphone portable ou d’un téléphone sans fil,
— de consommer du café,
— d’utiliser, sous toutes ses formes, du camphre, du menthol, de la menthe, de l’eucalyptus, de la camomille et toutes les substances en contenant.
Choisissez un lieu à vous et un moment calme, en dehors des zones de repas pour laisser fondre les granules sous la langue dans la sérénité, en se recueillant et en méditant.
Dans cet état d’esprit, en continuité avec la consultation, il devient possible d’observer directement les premiers signes de l’effet du remède. Ces signes sont importants à considérer et à noter dans le cahier.
Pour les plus jeunes, bébé, enfant, adolescent, la prise du remède est aussi un moment particulier.
Le parent qui donne le remède propose de faire le calme en soi, éventuellement de s’allonger un peu, seul ou accompagné selon son choix, dans un endroit qu’il apprécie.Le parent peut observer ce qui se passe, l’enfant peut lui en faire part.
Ces observations constituent les premiers éléments du suivi à recueillir par écrit.
Résister à la tentation de lire des chapitres de livres ou des pages sur Internet consacrées au remède prescrit.
Les descriptions des remèdes ne sont pas faites dans l’optique de l’homéopathie uniciste. Il convient de se méfier (en règle générale et ici en particulier) du niveau d’information peu élevé de certaines de ces pages.
Ces lectures risqueraient de fausser vos observations et biaiseraient votre analyse de l’effet du remède.
Il paraît préférable de toujours rester dans le réel.
Durant la consultation, vous étiez en contact profond avec vous et dans un échange authentique avec l’homéopathe.
Les effets du remède que vous observerez seront ses effets réels et non pas ceux auxquels vous vous attendiez suite à sa description dans les articles.
2. ÉVALUER LES EFFETS DU REMÈDE
Une attitude positive
Après la prise de remède, une attitude positive dans l’observation de ses effets est primordiale.
Elle relève du même esprit que celle favorable à la recherche des signes avant la consultation.
L’homéopathe a peut-être trouvé le remède de terrain, ou peut-être pas, ou presque. Le terrain d’un individu présente une multitude de facettes physiques et mentales. Vous avez exprimé celles que vous estimiez singulières, personnelles.
L’homéopathe a choisi le remède parce qu’il regroupait les caractéristiques les plus pertinentes.
Vous regardez de façon active ce que tel signe est devenu en le comparant avec l’état initial d’avant le remède, en cherchant à évaluer les variations d’intensité, de fréquence, de durée.
Par exemple, pour une douleur, est-elle plus ou moins intense qu’avant le remède ? Dure-t-elle autant qu’avant ? Est-elle moins fréquente ? Vous observez, poste par poste, de la sphère physique à la sphère mentale, sans en oublier aucun.
Et vous notez ces observations dans votre cahier. Plus la familiarité avec la démarche homéopathique s’accroît, plus les capacités d’observation s’affinent.
Pour les enfants, par exemple, les parents donnent des signes de plus en plus pertinents et caractéristiques et analysent avec de plus en plus de finesse les effets du remède.
Évaluer de façon incorrecte le remède peut avoir des conséquences importantes : le médecin se détourne du remède alors que c’était le bon, ou alors qu’il mettait sur la voie de remèdes futurs.
Aggravation, amélioration, guérison
Dans la littérature homéopathique uniciste, la guérison est classiquement décrite par « une aggravation suivie d’une amélioration progressive ».
Toutefois, la séquence aggravation–amélioration progressive n’est pas systématique. La réponse au remède peut prendre d’autres chemins.
Écrire régulièrement sur son cahier permettra d’observer à quel moment les améliorations ou les aggravations sont apparues. L’aggravation ne signifie pas la condamnation du remède. Elle peut même être de bon augure surtout si elle est suivie d’une amélioration.
Ainsi, il convient de laisser le temps au remède de faire son travail.
— Accepter d’être déstabilisé fait partie du cheminement vers la guérison.
— Décrire l’aggravation renseigne hautement sur le terrain.
— Noter ces signes est très signifiant.
Les rêves d’après le remède
Ils sont hautement informatifs. Parfois, après la prise du remède, les rêves mettent un coup de projecteur sur un aspect peu ou pas évoqué du terrain et rendent la problématique plus visible.
3. ORGANISER LE SUIVI
Un suivi nécessaire
Quelque soit la suite que vous souhaitez donner, il est important que vous fassiez connaître au médecin prescripteur ce qui s’est passé suivant la prise du remède. Coté patient, à l’issue de la consultation, l’esprit poursuit son travail. Il rebondit sur ce qui vient d’être dit.
En fonction des questions soulevées, il va recruter dans la mémoire d’autres arguments, d’autres faits d’observation qu’il est précieux de noter.
À ces signes s’ajouteront ceux engendrés par le remède. Signes, questions, doutes alimentent le besoin d’échanger avec le médecin pour poursuivre la recherche du remède.
Coté médecin, après le départ de son patient, la recherche du remède le plus approprié se poursuit.
Le travail des matières médicales, des livres, la lecture d’articles ou la participation à des groupes de travail procurent d’autres clés de compréhension, ou bien confirment ses premières idées.
Les aller–retours entre les livres et les signes, entre les signes actuels et les plus anciens sollicitent la mémoire et se nourrissent des capacités intégratives de l’esprit.
Ces capacités cognitives qui peuvent être d’une portée très élevée dans la recherche du remède, ne sont cependant pas pérennes et ne peuvent plus s’appliquer si l’intervalle entre deux visites s’allonge.
Le médecin a besoin de savoir ce qu’il en est des effets du remède prescrit. Il a donc besoin des retours de son patient pour poursuivre sa réflexion.
À quelle fréquence ? Pour combien de temps ?
L’idée d’un traitement en une seule fois est antinomique d’un traitement par homéopathie. Seul un travail régulier, même s’il comporte des délais, des pauses ou des mises à distance dues à l’éloignement, à la disponibilité, au budget, permettra d’approcher au plus juste le remède de terrain, d’ancrer dans la vie les qualités préventives de l’homéopathie, d’accompagner d’autres thérapies par l’homéopathie. Espacer les rendez-vous, surtout au début du travail homéopathique paraît préjudiciable.
En effet, le temps dilue l’acuité de la recherche aussi bien coté patient que coté médecin.
Espacer les rendez-vous fait courir le risque de se couper de la richesse de la réflexion, de la puissance de l’observation.
Dans un espace trop dilaté, les particules informatives se diluent ! L’idéal est un intervalle de trois semaines en début de recherche, puis il est envisageable d’espacer davantage.
Il arrive qu’une situation aigüe impacte le cours du suivi homéopathique régulier et nécessite une augmentation temporaire de la fréquence des consultations. La difficulté de la situation initiale requiert parfois des consultations plus fréquentes (à quelques jours d’intervalle ou toutes les semaines) de façon à ce que le patient puisse, aussi souvent que nécessaire, exposer ses symptômes, expliquer ses réactions aux remèdes homéopathiques, préciser ses besoins, et que l’homéopathe puisse proposer un accompagnement ajusté à l’évolution de la problématique.
Ainsi, jusqu’à ce que soit trouvé un état d’équilibre où les consultations s’espaceront normalement.
Les jeunes (bébés, enfants, adolescents, jeunes adultes) vivent des périodes de vie ou se mêlent de grandes acquisitions et des transformations importantes, caractérisées par des potentialités inouïes et débitrices de grande quantité d’énergie psychique et physique.
L’accompagnement homéopathique est profitable s’il suit le rythme élevé, sans pareil, de ces phases de développement.
Certains patients pensent qu’une fois l’amélioration obtenue, le remède qui l’a induite est bon à jamais et qu’il peut être renouvelé automatiquement, par eux-mêmes.
Ces pratiques ainsi que l’automédication sont éminemment dangereuses car aveugles et pourvoyeuses de véritables intoxications.
Si vous désirer arrêter le traitement estimant que le contrat est rempli et que l’homéopathie a résolu le problème qui vous a amené à la pratiquer, le mieux est d’en parler plutôt que de décommander le rdv à la dernière minute ou ne pas venir du tout !
Le médecin homéopathe respecte votre point de vue. Il comprend que vous vouliez faire une pause et assure de son écoute ultérieure si besoin est.
Ou bien, il explique pourquoi, à ce moment précis du travail homéopathique, il lui paraît important de continuer.
Un suivi passionnant
Le remède prescrit peut être le remède de terrain. Il équilibrera alors l’individu dans son ensemble et le fera progresser.
Il est surement le remède du terrain tel qu’il a été expliqué par le patient et tel qu’il a été compris par le médecin homéopathe.
Il est le reflet de l’état actuel des connaissances vous concernant.
Le remède amène des améliorations nombreuses sur des points clés.
Mais d’autres points ne sont pas encore atteints par l’énergie du remède.
Ou bien d’autres caractéristiques nouvelles émergent, sans doute présentes auparavant mais de façon moins évidente, car plus cryptées, moins décelables.
De plus, force est de constater que les circonstances, proches ou lointaines, configurant l’environnement direct de l’individu changent à des rythmes plus élevés qu’auparavant, de façon plus subite, parfois plus violente. C’est pourquoi l’intérêt du suivi va plus loin encore.
Il se dégage une vision dynamique de l’homéopathie uniciste où le praticien est amené à aller plus loin dans la quête du remède de façon à accompagner au plus près son patient dans l’accomplissement de sa mission de vie.